Où acheter du miel ?
La question peut surprendre. En effet, on trouve du miel dans n’importe quel superette ou grande surface. De plus sur quasiment chaque marché, on trouve un producteur qui vend du miel. Où vaut-il mieux acheter son miel? Dans les grandes surfaces? Chez les petits producteurs? La réponse n’est pas si évidente…
Le miel de grande surface : que de l’industriel ?
Rendez-vous sur un site d’une grande surface et taper « miel » dans la page de leur drive. Et là vous verrez une multitude de miel à vendre, à des tarifs allant du simple au quintuple. Des miels liquides, solide, crémeux, du bio, du non bio… Comment choisir son miel? Comment en connaître la provenance?
L’inconvénient du miel de grande surface, c’est que le prix du miel a été négocié par la grande distribution. Il faut savoir que les « miels » venu d’Asie se négocie entre 1,5€ et 2,5€ le kilo. Aucun producteur français ne peut vendre son miel à ce prix et assurer la pérennité de son entreprise, aucun! Certain miel français se négocie pourtant vers les 3€ le kilo. Comment font-ils? Il faut savoir que selon une étude de 2015 réalisée par la DGCCRF montre que 42,8% des miels premiers prix ne sont pas conforme à la réglementation.
Bon, du coup, si j’achète un miel cher, il sera de bonne qualité? Et bien oui et non. Autant un bas prix indique une mauvaise qualité ou une fraude, autant un prix élevé n’est pas gage de bonne qualité. Vous vous doutez bien que certain industriel achète leurs miels à prix cassé, et le revendent à prix élevé avec un super packaging.
Et le bio? Là aussi il faut être très vigilant. En effet, beaucoup de miel on l’appellation »bio ». Mais dans ce cas, il faut regarder cela d’un peu plus près. Si l’on regarde l’origine de ses miels, on se rend compte que beaucoup on la provenant UE. On sait bien que dans la théorie, la règlementation bio est uniforme dans toute l’UE… mais seulement dans la théorie! Beaucoup de pays ne font pas appliquer la règlementation. Et lorsque l’on voit un produit bio ou la provenance est « UE et non UE », cela s’appelle du greenwashing. Rien de bio là-dedans…
Petits producteurs : le bon miel de nos terroirs ?
La solution n’est pas aussi simple qu’elle n’y parait. On est sur du quitte ou double!
En effet, beaucoup de petits producteurs font du très bon miel, d’excellente qualité. Certains même font du miel qui se rapproche du bio (sans pour autant avoir le label car celui ci n’est pas facile à obtenir en France). En adéquation avec la réglementation et avec un grand respect de l’abeille.
Malheureusement, certain viennent gâcher la fête. Bien qu’étant de petits producteurs, certains n’hésitent pas, à l’instar des dealers de drogues, à couper leur miel soit avec du sirop, soit avec du miel en provenance d’Asie, à 1.5€ le kilo, afin de faire du volume, et le revendent à des prix exorbitants.
Une difficulté des petits producteurs est l’appellation des miels. Certains donnent l’appellation « miel de lavande », « miel de colza »… alors qu’il n’ont pas forcément fait les analyses nécessaires. Je sais que personnellement, je ne fais pas d’analyses pour le moment car je ne vend pas suffisamment de miel pour cela. Les analyses me coûteraient trop cher. Je me contente donc pour le moment des appellations « miel de printemps » et « miel d’été ».
Mais alors, où acheter son miel ? Comme nous venons de le voir, la vrai question n’est pas où acheter son miel, car il n’y a pas de réponse valable. Mais plutôt comment acheter son miel ?
Comment acheter son miel ?
Ici, nous allons voir les critères afin d’être le plus sûr lorsque l’on achète son miel.
Le prix du miel
Comme je vous l’ai dit plus haut, un prix élevé du miel n’est pas garant de bonne qualité. Par contre, un un prix bas est garant de mauvaise qualité ou de fraude. Un miel à moins de 10 – 12 € le kilo ne permet pas à un apiculteur français de rentrer dans ses frais et de pouvoir vivre.
La consistance du miel
Chose à savoir : la majeure partie des miels ne sont pas liquide! En France, on produit qu’un seul miel qui peut rester liquide quasiment indéfiniment (s’il est vraiment pur), c’est le miel d’acacia ! C’est tout ! Pourtant si vous regarder une étale de supermarché, 80% des miels que l’on vous vend sont liquide.
Pourquoi? Parce que dans l’imaginaire collectif, le miel est liquide. Le miel est liquide lorsqu’il est extrait de la ruche, mais après, il cristallise, plus ou moins vite en fonction de leur teneur en fructose, de leur humidité, de leur viscosité… c’est un processus naturel.
Alors comment est-il possible de vendre un miel toutes fleurs qui reste liquide? En le chauffant! Le problème, c’est qu’en chauffant le miel au delà de 42 °, il pert toutes ses vertues (notamment antiseptique).
La texture du miel peut donc vous aider à en connaitre la qualité.
Attention cependant : vous aurez compris que dans les pays chaud, du coup, les miels peuvent rester liquide du fait des températures élevées, alors que ces mêmes miels cristalliseraient s’ils étaient importés en France.
Les labels
Lorsqu’un miel a un label, il est soumis à un cahier des charges strict. Mais il faut être vigilant, il faut privilégier les labels made in France.
En France, les labels IGP (Indication Géographique Protéger), label rouge et même bio sont des labels qui prouvent que le miel a une traçabilité. Vous ne verrez d’ailleurs pas de miel label rouge ou IGP à 7 € le kilo.
Quant au bio, il faut absolument regarder d’où il provient. On trouve beaucoup de miels bio en grande surface à 8 €, mais si vous regardez la provenance ils ne sont pas originaires de France. Il y a très peu de miel bio en France, et les prix s’élèvent entre 28 et 35 € le kilo.
Toute ses indications vous aideront à acheter un meilleur miel. Malheureusement, les fraudeurs arrivent même à tromper les laboratoires d’analyses, alors la fiabilité à 100% n’existe pas (encore). Il est donc important d’établir in lien de confiance entre l’apiculteur et le consommateur, et surtout, une transparence.
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