L’arrivée de Vespa Velutina, insecte de la famille des Vespidae, plus connu sous le nom de frelon asiatique, en France à fait couler beaucoup d’encre. Mais qu’en est-il réellement ? Véritable fléau destructeur d’abeille ? Ou insecte inoffensif ?

Frelon asiatique : son histoire

Le frelon asiatique est présent en Asie depuis des milliers d’années, où il cohabite avec Apis Cerana. Il a été vu pour les premières fois en France en 2004-2005. La légende urbaine veut qu’il soit venu par des poteries importées d’Asie. Puis, il s’est développé sur tout le territoire par la suite. Peu de zone sont aujourd’hui indemne de ce frelon en France.
Ne croyez pas que l’arrivée du frelon est liée à la pollution, au réchauffement climatique, à l’urbanisation, à l’activité humaine… Il est normal qu’une espèce conquisse des espaces où elle n’est pas encore présente. Il en va de toutes les espèces que l’on a sur Terre. Elles ont toutes un berceau, puis se sont développées sur des territoires annexes. C’est par exemple le principe de l’essaimage pour les abeilles : le but est de coloniser. L’activité humaine a certainement accélérée le processus, mais elle n’en est pas la seule cause. Cet insecte se serait développé en Europe quoi qu’il arrive, peut être plus tard dans 10, 15, 60,150 ans…

Développement de l’espèce

L’apparition du frelon asiatique présente deux problèmes : il se nourrit à 80% d’abeilles, et il n’a pas le même rythme de développement que cette dernière. En effet, les colonies d’abeilles sont très populeuses au printemps (avril, mai, juin), puis diminuent à la fin de l’été car les réserves de nourriture s’épuisent, le jour diminue, et elles se préparent à l’hivernage. Les colonies de frelons asiatiques, quant à elles, explosent à la fin de l’été, là où les colonies d’abeilles décroissent. Le frelon s’attaque donc aux colonies quand elles sont faibles.

Descriptif du frelon asiatique

On confond souvent le frelon asiatique, Vespa Velutina, et le le frelon européen Vespa Crabro. Le frelon asiatique, contrairement aux idées reçues, n’est pas jaune. Seul ses pattes le sont. Il est noir avec des bandes oranges/brunes. C’est un insecte qui n’est pas particulièrement dangereux pour l’Homme. Certes, il est possible de se faire piquer mais il n’est pas agressif par nature. Il le devient lorsque l’on s’approche de son nid. Heureusement, dans la majeure partie des cas, les nids de frelons asiatiques se situent à plus de 5 mètres du sol, il est donc très peu en contact avec l’Homme. On remarque depuis quelques temps que les nids à hauteur d’Homme se multiplient, ce qui est normal, car le nombre total de frelon augmente lui aussi. Mais la proportion reste la même.

Les moyens de luttes

Plusieurs moyens de lutte contre le frelon asiatiques ont été mis en place, mais ils s’avèrent ne pas être tous efficaces.

Le piégeage du frelon asiatique

C’est LA méthode que l’on utilise depuis que le frelon est apparu sur le territoire. Mais les dernières observations qui ont été faites là-dessus, montrent que ce n’est pas efficace. C’est ce que révèle le gouvernement sur son site consacrer à la lutte contre le frelon asiatique En effet, le piège a plusieurs inconvénients. Tout d’abord, il attire le frelon, c’est à dire qu’il ne faut pas le mettre à côté de ses ruches, parce que si vous n’avez pas de frelon, vous l’attirerez, et si vous l’avez déjà, vous en attirerez plus. Le piège a pour autre inconvenient de tuer d’autres insectes que Vespa velutina et notamment d’autres insectes pollinisateurs qui sont fragilisés par la monoculture et les pesticides.

Ne rien faire ?

Il semblerait que cette solution soit la plus convenable. En effet, des études vont dans ce sens. Apis Mellifera serait en train de développer les mêmes moyens de lutte contre ce frelon qu’Apis Cerana. C’est à dire, lorsqu’un frelon attaque la ruche, les abeilles se jettent en masse dessus, battent des ailes pour créer un noyau de chaleur qui tue le frelon par hyperthermie, car il ne résiste pas à une température supérieure à 45°C alors que l’abeille, elle, peut résister à 50°C – 55°C.
Mais attention, comme je vous l’ai indiqué dans mon article sur la fausse teigne, les ruches doivent être populeuses pour pouvoir lutter efficacement.

Comme vous pouvez le voir en cliquant ici, un apiculteur à crée une planche d’envol qui permet de lutter contre ce frelon… Affaire à suivre.

La déclaration

Il est important de déclarer la présence de frelon asiatique lorsque vous en voyez. Cela permet d’étudier au mieux cette espèce et de mieux l’appréhender. Cela permet de savoir où elle se développe, et permet de mieux la connaître. Vous pouvez faire cette déclaration sur le site de l’INPN.
A l’échelle locale, plusieurs actions sont mises en place pour déclarer les nids de frelons asiatiques, comme le fait la région Auvergne-Rhône-Alpes avec son site de déclaration.

Pour résumer, nous connaissons peu de chose sur le frelon asiatique et notamment sur son évolution. Sera-t-elle une espèce invasive qui va bouleverser tout notre écosystème et décimer nos colonies d’abeilles ? Où va-t-il s’intégrer dans notre écosystème et un équilibre se trouvera par lui même? Aujourd’hui, il est encore trop tôt pour le dire.

N’hésitez pas à visiter ma chaîne youtube pour plus d’informations 😉