Disparition des abeilles : Pourquoi ?

Depuis plus de tente ans, on constate une surmortalité des insectes. Les abeilles ne sont pas épargnées. Les médias accusent le coup: c’est à cause des pesticides ! Le débat a ressurgi il y a peu avec la ré autorisation des néonicotinoïdes pour les cultures de betteraves. Mais ce n’est pas la seule cause. Alors, qu’est-ce qui cause la disparition des abeilles ?

Disparition des abeilles : Les pesticides oui mais pas que…

Il est indéniable que les pesticides provoquent la disparition des abeilles. Pour certains, comme les néonicotinoïdes ou plus anciennement, le gaucho, cela a été clairement prouvé. Par contre, pour d’autre, les études faites sont moins tranchées. J’ai personnellement des ruchers à coté de champs où ils pratiquent l’épandage, et je n’ai constaté aucune surmortalité. Alors attention ! JE n’ai pas constaté de surmortalité, sur une quinzaine de ruches, on ne peut donc en tirer aucune conclusion scientifique, je parle seulement d’un constat que j’ai fait. On ne peut pas faire de généralité sur 15 ruches!
On pense depuis des années que les pesticides affaiblissent et tuent les abeilles. Nous verrons plus loin que des études récentes démontrent que les abeilles ont un fléau beaucoup plus important que les pesticides.

Les monocultures

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’agriculture a fortement évolué. Elle s’est mécanisée, les parcelles sont de plus en plus grandes afin de permette aux agriculteurs d’augmenter leur rendement et de pouvoir nourrir de plus en plus de personnes. A chaque progrès son talon d’Achille: les abeilles ont plus de difficultés à se nourrir. En effet, avec la monoculture, les abeilles se nourrissent énormément à une période de l’année et puis plus rien. Cela leurs provoquent aussi des carences car elles ont un apport d’un seul nectar et d’un seul pollen. Concernant l’abeille domestique Apis mellifera, les apiculteurs ont trouvé une solution : la transhumance. Ils déplacent leurs ruches en fonction des floraisons. Mais, cette méthode fragiliserait l’abeille… Le problème, ici, est pour les abeilles sauvages ainsi que tous les autres insectes pollinisateurs: pour eux, aucune solution ! Ils doivent se contenter d’un seul nectar et d’un seul pollen.

L’urbanisation

Bientôt 8 milliards sur Terre, et autant de personnes à loger. L’urbanisation se développe donc fortement. On bétonne et on construit de plus en plus, l’habitat de l’abeille se détruit peu à peu. Une solution envisagée il y a quelques années a été de placer des ruches en ville afin que l’abeille puisse survivre. Mais une fois de plus, nous avons fait les choses dans l’excès. Leurs nombre en ville a explosé . Un exemple, sur Paris, le nombre de ruches est passé de 300 en 2013, à plus de 2 000 en 2019. Résultat : les abeilles n’ont plus suffisamment à manger et les autres insectes pollinisateurs sont dans le même cas. heureusement, la sirène d’alarme a été tiré, et depuis peu, des villes comme Paris, Lyon… régulent mieux l’installation des ruches dans leur commune.

Il existe cependant d’autres fléaux tout aussi important qui pourtant, sont passés sous silence.

Disparition des abeilles : Le varroa, une cause sous estimée


Le plus gros fléau pour les abeilles est le varroa. Pour plusieurs raisons. Déjà, ce parasite est sous-estimé. Les médias n’en parlent pas et beaucoup d’apiculteurs le négligent. Ce qui le renforce d’autant plus.
De plus, plus on fait d’études sur ce parasite, plus on se rend compte à quel point c’est un tueur d’abeille ! Il apporte de nombreuses maladies. Ce parasite provoque aussi un affaiblissement du système immunitaire. L’abeille est donc plus sujette aux maladies.
Enfin, certains traitements traditionnellement utilisés pour lutter contre le varroa, comme les traitements à base d’amitraze sont en train de perdre de leur efficacité car les varroas développent une accoutumance, comme on peut le voir sur le site d’apinov.
On pense depuis plusieurs années que les pesticides provoquent l’affaiblissement des abeilles. On s’est récemment rendu compte que ce n’est pas la seule raison. Le varroa est responsable, au moins autant que les pesticides, de la diminution de la résistance générales des abeilles.

un varroa sur une abeille
Du varroas sur une abeille

De nouveaux parasites et prédateurs

Un prédateur qui fait beaucoup parler de lui est le frelon asiatique. C’est un gros prédateur puisqu’il se nourrit essentiellement d’abeille. Mais pour l’instant, nous n’avons pas le recul suffisant pour savoir les dégâts qu’il cause sur notre écosystème et sur les moyens de lutte contre ce prédateur.
Un autre prédateur devrait bientôt faire son apparition en France : Aethina tumida. Pour l’instant, il n’a été repéré qu’en Italie, mais il viendra en France. Seul les hommes ont des frontières !

Des solutions ?

Les solutions ne sont pas évidentes. Les solutions toutes simples ne sont pas applicable. Les agriculteurs doivent arrêter les pesticides ! Ils doivent arrêter les monocultures ! L’urbanisation doit cesser ! D’accord mais comment? On est quasi 8 milliards sur Terre, il faut nourrir la planète. Les agriculteurs, eux aussi sont confrontés à des parasites qui détruisent leurs cultures. Ils sont aussi soumis à des objectifs de rentabilité pour pouvoir vivre. Ils sont logés à la même enseigne que les apiculteurs.

En attendant que les choses se mettent en place, la seule chose que nous pouvons faire est de gérer au mieux nos ruches. Changer régulièrement nos cires, contrôler notre infestation varroa, pratiquer les normes d’hygiène nécessaires. Et, comme je vous l’ai dit dès mon premier article 10 choses à savoir pour débuter en apiculture, le plus important est de se former et de s’informer.

Pour plus d’information, n’hésitez pas à consulter ma chaîne youtube.

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